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Notre histoire

Article écrit par Pierre-Charles Gravelle, ancien Président de l'AFCAT, pour la brochure commémorative du 40ème anniversaire de l'ICTAC en 2005

I. Les premiers jours

Le Colloque de Microcalorimétrie, organisé en juillet 1965 par le Professeur Edouard Calvet, Directeur du Centre de Microcalorimétrie et de Thermogénèse (CRMT) à Marseille, a été un succès. Des microcalorimétristes renommés de nombreux pays ont participé à la réunion. Les communications ont couvert un large champ interdisciplinaire, et les discussions ont été à la fois animées et instructives (je crois qu'une autre raison du succès du Colloque était le bar dans le hall proche de l'auditorium du Colloque, où les participants pouvaient après, et même, m'a-t-on dit, pendant les sessions, se rafraîchir avec des échantillons gratuits de la production d'un producteur local de pastis bien connu). Présentant les conclusions du Colloque, le Professeur Edouard Brun, ami personnel du Pr. E. Calvet et, à l'époque, Président de la Société Française de Thermique (SFT), une société consacrée à la production et au transfert de chaleur, insiste sur la qualité remarquable des discussions, conclut qu'il existe en France un besoin de structure où des discussions de cette qualité pourraient être poursuivies sur une base plus permanente et propose de créer au sein de la SFT une "Section" consacrée à la microcalorimétrie. Cette proposition a été approuvée à l'unanimité.

Les raisons d'une approbation aussi chaleureuse doivent être expliquées. Mais, tout d'abord, permettez-moi d'indiquer, à l'intention des jeunes lecteurs de ce texte, qu'en ces temps anciens, l'instrumentation scientifique n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. Par exemple, il n'y avait pas d'ordinateurs dans nos laboratoires et je me souviens avoir fait de longs calculs avec un appareil électromécanique, fabriqué par Monroe, qui n'était pas très différent, en effet, de la machine à calculer construite par Blaise Pascal, 300 ans plus tôt. Les doctorants, surtout en physique-chimie, avaient l'habitude d'acheter les pièces de leur équipement auprès des fabricants lorsqu'elles étaient disponibles, mais ils devaient souvent les fabriquer ou les adapter aux spécifications de leur étude. Le travail sur un tour ou le soufflage du verre étaient alors des activités courantes pour les doctorants.

La situation de la microcalorimétrie en France était spécifique. E. Calvet, lors de sa thèse qu'il a soutenue en 1932, avait reconnu les qualités du microcalorimètre isotherme inventé par le Pr. A. Tian, son directeur de thèse (cf. Figure 1). La sensibilité du calorimètre de Tian et la possibilité qu'il offrait d'étudier les productions lentes de chaleur étaient des avantages que n'offraient pas les calorimètres isopériboliques ou adiabatiques de l'époque. E. Calvet a passé de nombreuses années à améliorer le microcalorimètre de Tian. Grâce à la construction d'un thermostat à plusieurs enveloppes, il a pu sortir le calorimètre de la cave profonde où il était confiné à l'époque de Tian. L'arrangement différentiel et l'utilisation de machines-outils en constante amélioration pour la fabrication de thermopiles ont progressivement augmenté la stabilité de la température et la sensibilité du calorimètre. Quand, en 1956, le Pr. E. Calvet a publié, avec le Pr. H. Prat, son livre sur la microcalorimétrie (1), les principes et les qualités des microcalorimètres Tian-Calvet à flux thermique étaient connus, en France et à l'étranger, et généralement acceptés. Dans d'autres pays, une telle réussite aurait conduit le Pr. E. Calvet à tenter une aventure commerciale. Vivant en France, à une époque où la recherche universitaire était fortement soutenue, le Pr. E. Calvet a demandé et obtenu du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) la création à Marseille d'un laboratoire de recherche dédié à la microcalorimétrie et à ses applications. Le Pr. E. Calvet devient le directeur du tout nouveau Centre de Microcalorimétrie et de Thermogénèse (CRMT) en 1959.

Le succès du livre de Calvet, la réputation croissante du CRMT, la quasi-impossibilité d'acquérir des microcalorimètres Tian-Calvet (la production commerciale de microcalorimètres Tian-Calvet par DAM-SETARAM a commencé en 1962) ont incité les groupes de recherche à développer leurs propres instruments selon les mêmes principes ou des principes similaires. En 1965, au moment du Colloque de Marseille, il y avait en France un certain nombre de groupes de recherche utilisant des microcalorimètres de fabrication artisanale ou commerciale pour diverses applications et ces groupes travaillaient de façon tout à fait indépendante. Par conséquent, l'approbation unanime suivant la suggestion du Pr. E. Brun à la fin du Colloque de Marseille n'était pas surprenante.

Fidèle à sa parole, le Pr. E. Brun obtint de la SFT la création d'une Section de Calorimétrie en janvier 1966, le Pr. E. Calvet en est le Président et le Père F.M. Camia, prêtre catholique et mathématicien travaillant au CRMT, le Secrétaire de la Section. Malheureusement, le Pr. E. Calvet tomba malade peu après ; il dut démissionner et nomma le Pr. M. Laffitte, son successeur à la direction du CRMT, pour le remplacer à la présidence de la Section de Calorimétrie. Le Pr. E. Calvet est décédé en mars 1966.

Le Pr. M. Laffitte a dû faire face à la tâche d'organiser la Section de Calorimétrie. En juin 1966, il invita tous les groupes actifs en calorimétrie à le rencontrer à Paris et à l'aider à définir les activités de la Section. Comme il fallait s'y attendre, les groupes ont proposé de réaliser une étude générale des méthodes calorimétriques (définition des calorimètres, procédures d'étalonnage, applications, ....). Des groupes de travail spécialisés ont été créés, qui, à leur tour, ont organisé d'autres réunions et proposé des conclusions qui ont été, par la suite, publiées dans la Revue Générale de Thermique, la revue de la SFT. En 1969, l'assemblée générale des membres de la Section, à Marseille, fut l'occasion d'organiser un colloque national qui connut un tel succès qu'il fut décidé de renouveler l'expérience l'année suivante (1970) à Lyon. L'année suivante (1971), lors de l'assemblée générale tenue à Mulhouse, le président M. Laffitte, récemment nommé vice-président de la SFT, démissionne et propose au Dr J. Chabert, ingénieur de recherche de l'Institut Textile de France, laboratoire professionnel de Mulhouse, de lui succéder à la présidence de la Section.

L'activité de la Section de Calorimétrie se développait alors rapidement et de façon plus ou moins contrôlée. Une saine concurrence entre les laboratoires se développait au même rythme ; mais, malheureusement, de mauvais sentiments et des controverses apparaissaient aussi entre les groupes, la source cachée de ces problèmes étant la forte opposition de certaines personnalités à la place prépondérante accordée tout naturellement au CRMT de Marseille dans la Section de calorimétrie de la SFT et dans les milieux scientifiques français, et leur désir d'une meilleure reconnaissance pour leurs propres groupes. Le Président J. Chabert a dû faire face à plusieurs crises alimentées par une ambition mal placée et un orgueil blessé ; il les a résolues, faisant ainsi preuve d'un réel talent de diplomate et d'une bonne dose de bon sens. Il crée un comité de 7 membres, représentant autant de laboratoires, pour l'aider dans la gestion de la Section. Le comité a rapidement constaté que la section était une structure trop légère pour contrôler efficacement son activité et trop dépendante de sa société mère, la SFT, en termes de budget, de publication et d'administration générale. Ils ont proposé la création d'une association indépendante, qui pourrait toutefois rester associée à la SFT. Le Pr. R. Loison, alors Président de la SFT, accepte ce projet, qui est en accord avec les statuts de la SFT. Le Pr. J.L. Petit de l'Institut National des Sciences Appliquées, à Lyon - Villeurbanne, et moi-même avons préparé le projet de statuts d'une association, qui après modifications ont été adoptés par une Assemblée Constitutive tenue à Paris (mai 1972), créant l'Association Française de Calorimétrie et d'Analyse Thermique (AFCAT). En accord avec les nouveaux statuts adoptés, un Conseil d'Administration de 9 membres a été élu et un Bureau a été organisé parmi les membres du Conseil. Le Dr J. Chabert fut désigné, presque contre son gré, comme premier président de l'AFCAT ; il était assisté du Père F.M. Camia, secrétaire, du Pr. J.L. Petit, trésorier, et moi-même, vice-président.

Lorsqu'en 1974, le Président J. Chabert me confia la barre, les tempêtes étaient passées et l'AFCAT naviguait sur des eaux moins tumultueuses.

II. Ensuite

Ensuite, si je peux me permettre d'utiliser la même métaphore, le cap de l'AFCAT qui avait été fixé pendant les premières années de son existence, devait être vérifié et maintenu.

Une des premières tâches auxquelles les premiers Conseils d'administration de l'AFCAT ont dû s'atteler a été d'insérer l'Association dans les milieux scientifiques français, sans trop déranger l'Establishment. La normalisation des relations de l'AFCAT avec la SFT fut facile puisque la création de l'Association avait été approuvée par la Société mère de l'AFCAT. En novembre 1972, une convention est signée par laquelle l'AFCAT devient membre associé de la SFT. Parvenir à un accord avec des associations se trouvant sur des terrains potentiellement similaires à ceux de l'AFCAT était un autre problème. Le Pr. J.L. Petit mène officiellement des négociations délicates au nom de l'AFCAT. Afin de mieux délimiter les champs d'intérêt des uns et des autres, des réunions communes ont été organisées et, connaissant mieux les priorités de chacun, il est devenu plus facile de se mettre d'accord et d'esquisser une collaboration future. Suivant cette procédure, une convention a été signée en octobre 1972 entre l'AFCAT et le Groupe de Thermodynamique Expérimentale (GTE) de la Société Française de Chimie. Des contacts similaires ont été établis entre l'AFCAT et le Groupe Universitaire de Thermique, autre membre associé de la SFT, dédié à l'étude et à la modélisation des transferts thermiques. Très vite, il est apparu que l'AFCAT s'intéressait à l'instrumentation calorimétrique et à celle de l'Analyse Thermique, ainsi qu'à toutes les applications de ces techniques.

La nouvelle de la création de l'AFCAT a rapidement circulé dans la communauté internationale des calorimétristes, des thermochimistes et des thermodynamiciens. Les écoles d'été de calorimétrie (Lyon 1971 et 1973, Nice 1975) ont certainement contribué à la diffusion de l'information. Ces écoles ont été organisées en réponse à une demande spécifique des membres de la Section et leur but était purement éducatif. Mais elles ont attiré un public multinational et d'éminents experts ont accepté de donner des conférences sur leurs domaines spécifiques (Prs. H.A. Skinner, Univ. de Manchester, UK et S. Sunner, Univ. de Lund, Suède, en 1971 ; Pr. B. Wunderlich, Renselaer Institute, Troy, N.J., USA et Dr. J.P. Redfern, Stanton Redcroft, London, UK, en 1973 ; Prs. A. Peneloux, Univ. de Marseille et P. Le Goff, ENSIC, Nancy, France, en 1975, pour n'en citer que quelques-uns). Le succès des écoles de calorimétrie de l'AFCAT, les premières à être organisées en Europe, a définitivement établi le statut international de l'AFCAT.

Il n'est pas surprenant que peu après la première école, le Dr. O.T. Sorensen, Président du Comité d'Affiliation de l'ICTA, ait informé le Président J. Chabert du souhait de l'ICTA d'entrer en contact avec les groupes nationaux intéressés par l'Analyse Thermique, et en octobre 1973, il a proposé d'affilier l'AFCAT à l'ICTA. A cette époque, l'ICTA était déjà connue des membres de l'AFCAT et plusieurs d'entre eux avaient travaillé, depuis 1969, avec le Dr Mireille Harmelin, représentante de l'ICTA en France, à la traduction en français des recommandations de nomenclature préparées par l'ICTA sous la direction du Dr R.C. Mackenzie. Cependant, le conseil d'administration de l'AFCAT a longtemps hésité, pesant le pour et le contre, pour finalement donner une réponse positive en 1977. Depuis lors, les membres de l'AFCAT ont été actifs dans la structure de l'ICTA, en tant que membres de comités, conseillers et même en tant que président (le Dr J. Rouquerol est un ancien président de l'AFCAT). C'est probablement sous l'influence de l'AFCAT que le nom de la Confédération a été changé en ICTAC en 1992.

L'existence de l'AFCAT étant reconnue tant au niveau national qu'international et ses intérêts incontestés, les bureaux successifs ont eu les coudées franches pour développer l'activité de l'AFCAT. De nombreuses réunions ont été organisées par l'AFCAT seule ou en collaboration avec d'autres sociétés françaises ou étrangères. A titre d'illustration, je rappellerai les deux colloques organisés à Nieborov, Pologne (1977) et à Cadarache (1979) où l'AFCAT, le GTE et l'Académie polonaise des Sciences ont invité des groupes spécialisés français, polonais et espagnols à étudier et comparer les méthodes de déconvolution du signal calorimétrique. Je voudrais également mentionner la collaboration de l'AFCAT avec l'AICAT (Associazione Italiana di Calorimetria ed Analisi Termica) et la STK (Schweizerische Gesellschaft für Thermoanalytik und Kalorimetrie) pour l'organisation de l'Ecole d'été internationale de calorimétrie et d'analyse thermique, sous les auspices de l'ICTA et de l'ESTAC, à Belgirate, en Italie (1984).

Toutes ces réunions ont été bien accueillies par la communauté scientifique et ont été importantes pour la propagation des progrès récents en calorimétrie, analyse thermique et leurs applications. Mais la caractéristique la plus remarquable de l'activité de l'AFCAT était, et est toujours, la réunion annuelle des membres de l'Association, connue sous le nom de Journées de Calorimétrie et d'Analyse Thermique (JCAT). La première réunion de cette série a eu lieu à Marseille en mai 1969, sous le nom de "Journée d'Information sur la Calorimétrie de flux". L'acronyme JCAT a été créé en mai 1971 pour la réunion de Mulhouse. En 1972, le Pr. J.L. Petit conçoit le logo de l'AFCAT et propose d'utiliser, comme c'est toujours le cas, une couleur rouge très vive pour la couverture des Actes et le papier à en-tête de l'Association afin d'assurer une reconnaissance facile de tous les documents de l'AFCT. La réunion annuelle s'est poursuivie régulièrement : Paris, 1972, Caen, 1973, Rennes, 1974, ... Cette année, en 2005, le 36ème anniversaire du JCAT sera célébré à Rouen. La remarquable continuité dans la série des JCAT s'explique probablement par le fait que le Conseil d'administration de l'AFCAT, tout en imposant un format précis pour la réunion, donne, chaque année, carte blanche à un nouveau groupe, volontaire pour prendre en charge l'organisation des JCAT. Ils choisissent généralement pour le programme scientifique des thèmes spécifiques, proches de leurs propres intérêts et expertises, de sorte que chaque réunion de la JCAT est composée d'un ou deux colloques spécialisés. Une session sur des sujets libres est cependant régulièrement incluse dans le programme, de même qu'une exposition d'instruments scientifiques. La sélection continue de nouveaux sujets pour la réunion annuelle a assuré, au fil des ans, un renouvellement constant des membres de l'AFCAT.

Afin de développer des relations amicales avec des collègues étrangers, certaines JCAT ont été, et sont toujours, organisées en collaboration avec d'autres sociétés scientifiques. En 1974, par exemple, l'AFCAT, le GTE et les British Thermal Methods Groups ont organisé conjointement le JCAT de Rennes (je me souviens encore de la surprise et du plaisir du Dr R.C. Mackenzie découvrant les cornemuseurs bretons lors du dîner du congrès). D'autres réunions conjointes du JCAT ont suivi : à Turin, Italie (1978) avec le groupe italien de l'ICTA, à Barcelone, Espagne (1980) avec l'Université de Barcelone, à Genève, Suisse (1982) avec STK et l'Université de Genève, etc ..... Ces réunions et d'autres similaires ont certainement aidé et uni les différentes communautés de calorimétristes et d'analystes thermiques en Europe et ont ainsi contribué à soutenir l'ESTAC (European Symposium of Thermal Analysis and Calorimetry).

Le succès des activités de l'AFCAT a rapidement amélioré les ressources de l'Association et, en 1972, le Conseil d'administration a décidé de financer un Prix. En 1974, l'Assemblée des membres a accepté les statuts du Prix et a donné au Prix le nom de E. Calvet pour perpétuer le nom du grand calorimétriste français. Une médaille en bronze a été coulée à cette occasion (cf. Figure 2). Le Dr B. Fubini a été, en 1978, le premier lauréat du Prix Calvet. Elle a été suivie par Y.Gal, J.P.Grolier, P.Picker, W.Zielenkiewicz, A.Jolicoeur, S.L.Randzio, L.Ter Minassian, J.C.Sari, M.Ollivon, A.Raemy, C.Lacabanne et P.Vast. Le Prix Calvet était initialement destiné à honorer un jeune scientifique pour une contribution exceptionnelle dans le domaine de la calorimétrie et de l'analyse thermique. Par la suite, le comité de sélection a supprimé la limite d'âge mais a eu des difficultés à comparer des candidats présentant une seule contribution exceptionnelle et des candidats plus âgés ayant une carrière très distinguée. La difficulté a finalement été résolue lorsque la SETARAM a accepté de soutenir le prix AFCAT-SETARAM. Le règlement des deux prix, préparé par le Dr J. Rouquerol, a été adopté par l'Assemblée des membres en mai 2000. Selon ceux-ci, le Prix AFCAT-SETARAM est attribué à un jeune scientifique pour une réalisation spécifique, et le Prix E. Calvet est décerné en reconnaissance d'une carrière prestigieuse dans les domaines scientifiques de l'AFCAT.

Les membres fondateurs de l'AFCAT ont introduit dans les statuts de l'Association la possibilité pour l'assemblée des membres de reconnaître les mérites de certaines personnalités éminentes à la cause de l'AFCAT et de leur conférer la qualité de membre d'honneur de l'Association. La première assemblée générale, après avoir voté les statuts et élu le premier bureau, a profité de cette possibilité pour nommer 4 membres d'honneur : Mme E. Calvet, en témoignage de la reconnaissance de l'AFCAT envers son mari, feu le Pr. E. Calvet, les Prs. A. Tian et H. Prat, calorimétristes émérites de l'école de Marseille, et le Pr. E. Brun, le Président de la SFT qui a créé la Section de Calorimétrie au sein de la SFT. La qualité de membre d'honneur a été accordée plus tard, (1987) au Père F.M. Camia, membre fondateur et premier secrétaire de l'AFCAT. La tradition fut ensuite interrompue, pour être récemment reprise avec la nomination de 3 anciens Présidents.

Afin de préserver la mémoire de la contribution française aux progrès de la calorimétrie, le Dr. E. Barberi, de l'AFCAT et le Pr. E. Barberi, de l'AFCAT, et le Pr. H. Tachoire, de GTE, avaient entrepris, dans les années 70, de sauver et de réparer des instruments hors d'usage, qui gisaient souvent, presque oubliés, dans les réserves ou les caves des laboratoires. Avec l'aide de nombreux membres de l'AFCAT et, notamment, celle du Dr J. Rouquerol et de ses collègues du CRMT de Marseille, ils ont rassemblé une collection de calorimètres historiquement significatifs et parfois uniques. Cette collection a été présentée lors de deux expositions temporaires au Musée des Arts et Métiers de Paris (1983) et au Musée de la Mine et de l'Energie de Douai (1985-1991). Après avoir encombré la maison du Dr. E. Barberi pendant plusieurs années, la collection est maintenant placée sous la sauvegarde du Pr. J.P. Grolier à Clermont Ferrand. Il recherche très activement des sponsors, publics ou privés, pour mettre en place une exposition permanente. L'AFCAT soutient chaleureusement le Pr. J.P. Grolier et espère qu'il y aura bientôt, à Clermont-Ferrand, une exposition permanente sur l'importante contribution des calorimétristes français au progrès de la Science.

Au fil des années, la structure de l'AFCAT a démontré sa capacité d'adaptation et sa résilience. Les statuts de l'Association, même après leur récente révision par le Pr. E. Grenet en 2003, restent essentiellement inchangés. Pourtant, la longévité de l'Association ne s'explique pas par la qualité de ses statuts mais plutôt par le dévouement exceptionnel d'une longue cohorte de bénévoles qui ont généreusement donné leur temps et leur ingéniosité au profit de l'Association. Les noms de quelques-uns, au moins, de ces hommes et femmes doivent être cités.

Présidents de l'AFCAT : Jean. Chabert (1972-1974), Pierre-Charles Gravelle (1974-1979), Jean-Louis Petit (1979-1981), Lucien Elegant (1981-1985), Jean Rouquerol (1985-1989), Paul Barberi (1989-1993), Jean-Pierre Grolier (1993-1997), Danièle Clausse (1997-2002), Pierre Le Parlouer (2002-2006).

Un simple coup d'œil à la liste indique que les présidents successifs de l'AFCAT appartiennent à des institutions différentes : Université, CNRS ou autres laboratoires nationaux, industrie, qu'ils résident dans des villes dispersées sur le territoire français et que leur expertise et leur expérience personnelles couvrent un large éventail de disciplines non liées, comme par exemple l'informatique, la thermodynamique chimique, la chimie nucléaire, l'instrumentation scientifique ou la science des interfaces. Les présidents successifs n'ont en effet que peu de choses en commun, si ce n'est un égal dévouement au bien-être et au progrès de l'AFCAT.

Secrétaires de l'AFCAT : Frédéric.Marius Camia (1972-1975), Jean Rouquerol, avec l'aide efficace de Lucienne Chevalier (1975-1985), Yves Grillet (1985-1994 ), Renaud Denoyel (1994-2003 ), Isabelle Beurroies (2003-).

Depuis la création de l'AFCAT, son secrétariat a toujours été situé au CRMT et se trouve toujours à Marseille. Cette continuité exceptionnelle a facilité la gestion de l'Association et constitue, pour tous les membres, un rappel constant du rôle éminent joué par les calorimétristes marseillais dans la création et l'histoire de l'AFCAT.

Rédacteurs du bulletin : Jean-Louis Petit (1972-1974), Jean-Pierre Auffredic (1974-1988), Etienne Karmazsin (1988-1993), Pierre Vast (1993-2000).

La tâche d'éditer le bulletin d'une association est obscure, longue et parfois décourageante. Pourtant, malgré ces difficultés, les rédacteurs de l'AFCAT ont assuré, pendant de nombreuses années, un lien essentiel entre le Conseil d'administration, le Bureau et les membres de l'Association. Ce n'est que lorsque l'AFCAT a ouvert un site sur le Net (www.afcat.org) que la tradition a été abandonnée.

III. Maintenant

Depuis les débuts de l'AFCAT, les progrès de la science ont été extraordinaires. Les techniques expérimentales, notamment les spectroscopies, qui n'avaient pas été inventées en 1965, sont maintenant couramment utilisées dans les laboratoires. L'amélioration des ordinateurs a permis un progrès spectaculaire de la théorie et de la modélisation. Pourtant, la calorimétrie et les méthodes thermiques en général sont encore très utilisées, dans tous les domaines scientifiques, dans les laboratoires de recherche comme dans les centres industriels de contrôle de qualité. Bien entendu, aucun doctorant, à moins que sa thèse ne porte sur l'instrumentation, ne commencera désormais ses recherches en construisant son propre calorimètre. D'excellents instruments sont disponibles dans le commerce. Cependant, les équipements sophistiqués, qui les entourent et permettent une exploitation aisée des données, occultent parfois les principes de base de leur fonctionnement. De nombreuses voies sont donc ouvertes à l'activité actuelle et future de l'AFCAT, dans de nombreux domaines scientifiques et même, comme suggéré ci-dessus, dans l'instrumentation scientifique. Je suis persuadé que, dans l'avenir comme dans le passé, des volontaires de qualité rejoindront l'Association et que, entre leurs mains expertes, l'AFCAT poursuivra sa marche.

(1) E.Calvet et H.Prat, dans " Microcalorimétrie, Applications physico-chimiques et biologiques", Masson Ed, Paris (1956) et E.Calvet et H.Prat, dans "Recent Progress in Microcalorimetry"

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